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7 avril 2010 3 07 /04 /avril /2010 11:15

 

 

 

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Pourquoi ai-je lu ce livre ?

Je cherchais dans l'oeuvre de Flaubert les références qu'il a pu faire à la gastronomie et à l'amour de la bonne chère. Dans Salammbo je n'ai trouvé que le récit du grand festin au début du livre. Pour le reste : quasiment aucune allusion aux ripailles ! Mais j'étais parti dans ma lecture. Je suis allé jusqu'au bout ... parfois en faisant quelques sauts de pages, je l'avoue.

Difficile d'apprécier Salammbo à sa juste valeur aujourd'hui.

L'histoire est connue. Après la 1ère guerre punique, les Mercenaires employés par Carthage pour lutter contre Rompe, se révoltent contre les Carthaginois qui ne respectent pas leurs engagements. Une guerre s'en suit.

Salammbo, la fille d'Hamilcar, surprend Matho, le chef des Mercenaires en train de voler le voile de Tanit la déesse de Carthage. L'un et l'autre éprouvent une attirance réciproque. Les Carthaginois suspectent la relation qui s'est nouée entre les deux personnages.

Le chef des armées de Carthage, Hamilcar, le père de Salammbo et d'Hannibal, revient de campagne. Il veut rétablir la puissance de Carthage et engage la guerre contre les Mercenaires et autres Barbares.

Salammbo, sur les conseils du grand prêtre, cherche à se racheter de sa conduite. Elle se rend dans le camp des Barbares et pénètre sous la tente de Matho pour reprendre le voile de la déesse. Matho succombe à ses charmes et Salammbo arrive à ses fins. Elle ramène à Carthage le voile sacré de la déesse. Mais elle est en secret amoureuse de Matho.

Hamilcar gagne la guerre contre les Mercenaires. Matho est fait prisonnier, puis torturé et lapidé à mort dans les rues de Carthage sous les yeux de Salammbo, le jour de son mariage avec le traitre  Narr’Havas, chef des Mercenaires ayant rallié Carthage, qui terrifiée par ce qu'elle voit, meurt également.

Ceux qui ont fait du latin à l'école jadis, se souviennent des guerres puniques et trouveront peut-être quelque plaisir à relire cette épopée puissamment enjolivée par notra ami Falubert. Pour les autres, la lecture sera certainement plus laborieuse.

A l'époque de Flaubert, l'attirance pour l'Orient et ses mystères était forte, ce qui explique peut être le choix du sujet. Après tous les problèmes rencontrés à la suite de la publication de Madame Bovary, Flaubert voulait prendre de l'altitude et fuir ses contemporains. Salammbo fut l'occasion rêvée pour s'échapper

Le style convient parfaitement au thème, et on ne peut s'empêcher de penser à certaines grandes oeuvres de la littérature classique comme L'Enfer de Dante ou à certaines peintures du monde antique.. George Sand considérait ce roman comme inclassable et extraordinairement original, tout en restant critique sur certains points.

Comme à son habitude l'auteur a préparé avec une extrême minutie son récit. Il s'est rendu à Tunis et il a lu tous les historiens ayant écrit sur les guerres puniques. Et ensuite il a laissé libre court à son imagination.

Certains passages sont magnifiques, d'autres décrivent avec force détails et précision l'étendue de la cruauté humaine, en particulier lors de la lapidation de Matho, d'autres enfin relèvent du conte ou de la légende.

Permettez-moi de conclure sur ces mots de Théophile Gautier :

" Mais n'est-ce pas un beau rêve, et bien fait pour tenter un artiste, que celui de s'isoler de son temps et de reconstruire à travers les siècles une civilisation évanouie, un monde disparu ? Quel plaisir, moitié avec la science, moitié avec l'intuition, de relever ces ruines enterrées sous les écrasements des catastrophes, de les colorer, de les peupler, d'y faire jouer le soleil et la vie, et de se donner le spectacle magnifique d'une résurrection complète ?...

Que font aujourd'hui nos auteurs de bandes dessinées et de jeux video si ce n'est que donner de la vie à un passé mystérieux, mythique. Ils nous permettent ainsi d'échapper à notre époque, le temps d'une lecture ou d'un jeu ?

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Luis Sepulveda, " L'ombre de ce que nous avons été ", Métailié editeur, p. 148

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