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3 mars 2013 7 03 /03 /mars /2013 19:19

 

Voilà un livre comme je les aime. Un livre qui ne ressemble à aucun autre tant par la forme que par le fond.

Pour la forme, il s'agit d'une écriture très poétique et sensuelle qui lève le voile sur une réalité très diversifiée, avec un rythme qui s'apparente à celui d'une respiration calme.

Pour le fond, c'est la réalité des Vietnamiens du 20e siècle faite de fastes et de misère, de privations, de luttes, d'exil, de retours au pays et de volonté d'aller de l'avant, toujours dans la plus grande dignité. Kim nous plonge dans ses souvenirs lointains et plus récents, elle anime sous nos yeux avec talent ces personnages qui font partie de sa vie, ses oncles, ses tantes qu'elle distingue grâce à des numéros, ses cousines et tout un monde de familiers qui ont tous en commun d'avoir vécu une vie bousculée, cassée, reconstruite.

 

"Je ne perdais ni mon idole ni mon roi, seulement un ami qui me racontait des histoires de femmes, de politique, de peinture, de livres, de frivolités surtout, parce qu'il n'avait pas vieilli avant de mourir. Il avait arrêté le temps en continuant à s'amuser, à vivre jusqu'à la fin avec la légèreté des jeunes adultes." p. 68

Intéressant ce thème de la légèreté qui me tient tant à cœur.

"Bien qu'elle eut soixante ans, la sensualité de son ao dâi nous atteignit. Le centimètre carré de peau qui s'y est révélé se moquait des ravages du temps : il continuait à faire chavirer. Wyatt disait que ce minuscule espace était son triangle d'or, son îlot de bonheur, son Vietnam à lui. Il m'a soufflé entre deux gorgées de thé : "It stirs my soul" p. 119

Ah les mystères des ao dâi, tout le Vietnam est dans ce vêtement merveilleux composé d'une tunique souple blanche, à la fois près du corps et légère, qui se ferme sur le côté par de petits boutons et dont la partie inférieure, fendue sur les côtés jusqu'au-dessus du bassin, est faite de deux pans descendants jusqu'au-dessus des chevilles et d'un pantalon ample à taille haute qui s'arrête à la taille pour laisser apparaître le fameux triangle de chair diaphane, paradis entrevu, sensualité discrète mais présente !

Un beau livre, un voyage !

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" Les gens courageux n'existent pas, il y a seulement ceux qui acceptent de marcher coude à coude avec leur peur."
Luis Sepulveda, " L'ombre de ce que nous avons été ", Métailié editeur, p. 148

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