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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 14:51

 

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Je viens de terminer la lecture d'un recueil de nouvelles de Philippe CLAUDEL et j'ai aimé.

Un thème réunit ces trois textes, comme le titre l'indique : les jouets.

Si je fais une analyse des symptômes que j'ai éprouvés en tant que lecteur que puis-je dire ?

Le texte est facile à lire et le style imagé et agréable. Certains passages sont délicieux comme dirait Jean Pierre Marielle.

Mais ce qui m'a fasciné, au delà des trois histoires, c'est le rapport de l'homme à un objet. Un objet qui cristallise les émotions vécues à un moment particulier de son enfance ou de sa vie, un objet qui évoque un paradis perdu.

Souvent l'homme passionné par l'objet est le seul à connaître ce lien secret qui l'unit à lui, les autres le prennent pour un fou.

Dans la première nouvelle l'objet est une voiture, l'histoire se déroule en 1906. Il est important de le préciser. Cette belle automobile est véritablement l'objet désir par excellence dont la jouissance ne durera malheureusement que quelques minutes. Et toute la vie de l'homme s'écroulera.

Dans la seconde histoire, l'objet symbolise la vie, le travail créateur, l'amour du métier. Mais l'objet n'est rien en soi, c'est l'homme qui l'utilise qui lui donne la vie. Et si l'homme ne peut plus luis donner cette vie, il meurt à petit feu. Il aura perdu sa raison de vivre, alors même qu'ila échappé à la mort sur le champ de bataille.

Quant au dernier héros, un jouet d'enfant, un pierrot lunaire symbolise un événement qui a bouleversé sa vie lorsqu'il était enfant et ce même pierrot retrouvé par hasard des années après dans la vitrine d'un musée aura pour effet de lui rappeler qu'il existe un autre monde où vivent ceux qu'il a jadis a le plus aimé : "Et il leur souriait comme on sourit aux visages de ceux qui ont fait ce que nous sommes et qui, bien qu'en allés, demeurent toujours au plus près de nos vies, dans leur transparent silence."

Puissance de l'objet, puissance de l'imagination, nécessité des symboles, raison de vivre, amour incarné...

Un beau recueil qui se lit d'une traite et qui nous ramène à des choses essentielles.

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Luis Sepulveda, " L'ombre de ce que nous avons été ", Métailié editeur, p. 148

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